Les patients avec troubles neurologiques fonctionnels présentent des symptômes multiples qui peuvent être isolés ou associés : des phénomènes de paralysies, des troubles de la sensibilité d’un ou plusieurs membres, des mouvements anormaux à type de tremblement ou dystonie ou dyskinésie, des crises dissociatives dites non épileptiques, certaines douleurs neuropathiques primaires focales ou diffuses comme la fibromyalgie et presque constamment de la fatigue. On peut trouver une description exhaustive de tous ces symptômes sur le site «neurosymptoms.org » qui est en plusieurs langues.
Ces troubles représentent un problème neurologique majeur dans la mesure où il s’agit du deuxième motif de consultation de neurologie hors hôpitaux sans compter les très nombreux patients qui présentent des douleurs neuropathiques fonctionnelles, donc d’origine cérébrale, et qui seront essentiellement pris en charge par les rhumatologues ou les centres antidouleur. Le handicap peut être majeur, aussi important que dans la sclérose en plaques, l’épilepsie ou les maladies neurodégénératives. Le coût pour la santé est très important du fait d’une demande incessante de consultation, d’examens complémentaires et du traitement du handicap lui-même. Ces malades ne sont, le plus souvent, pas reconnu comme des vrais malades neurologiques et sont plutôt considérés comme ayant un problème psychiatrique, ce qui a comme conséquence d’aggraver la détresse de ses patients. Pour caractériser ces malades, les termes d’hystérie, de conversion, de troubles somatomorphes ou psychosomatiques ont été ou sont encore utilisés à tort.
Pour une bonne prise en charge il faudra, chez chaque patient, considérer trois types de facteurs :
1° les facteurs prédisposant. Il peut s’agir de facteurs génétiques (il existe manifestement une prédisposition génétique à ces manifestations) mais aussi d’une psychopathologie ancienne souvent créée par un événement psychologique traumatisant antérieur. On sait que chez les patients présentant des crises non épileptiques, les abus sexuels durant l’enfance sont retrouvés avec une fréquence plus élevée que dans la population générale.
2° les facteurs déclenchants au moment de l’apparition des symptômes. Il peut s’agir soit d’un stress psychologique, soit d’un traumatisme physique ou d’une affection organique autre. Parfois on ne n’arrive pas à identifier un facteur déclenchant (1/3 des patients).
3° les facteurs perpétuants doivent être analysés, d’origine
psychologique ou non et qui vont entretenir le symptôme, voir l’aggraver. Les
facteurs perpétuants les plus fréquemment rencontrés sont la dépression,
l’anxiété et les troubles du contrôle émotionnel. Une prise en charge spécifique
est alors essentielle.